La Grande Galerie

Ceci est une galerie extrémement importante. Dans cette galerie se trouve les quatre peintures des déesses Oméga, Rhéa, Néréis et Héranée. Ces tableaux sont peints de la main de Loéna dès Piria. Ils n'ont pas de prix. Ils sont connus de tous. Quand Aurore a prit la direction de l'académie, leurs anciens propriétaires lui ont légué, en guise de remerciement pour la mort d'Hélluéna. Ils ont été accrochés dans cette galerie, gardée 24h/24 par 10 gardes ou plus. Vous pouvez vous y recueillir pour prier vos ancêtres, ou simplement pour les devoirs du cours d'Histoire. Vous y avez toujours droit à l'accès, mais les gardes veillent donc la moindre faute et c'est renvoi.



Ce tableau est l'un des seul représentant Oméga seule. Elle est représentée dans son élément, avec de la grace et une grande beauté.




Ce tableau représente extremement bien Rhéa dans sa grandeur de déesse dans son habitat naturel. Ce qui est intéréssant dans ce tableau c'est que l'on la voit dans un forêt tout-à-fait banale, se faisant servir par des oiseaux. De plus, on observe très bien l'arrière plan. Ce tableau est sûrement le plus connu des trois.




Ce tableau est très complexe à analyser. On y observe Néréis, les pieds dans l'eau, se protégeant de la pluie. Peut-être cherche-elle à se protéger d'Oméga sa mère, qui veille sur tout ? De plus on voit les poissons -ses serviteurs- s'agiter autour d'elle. Les significations sont nombreuses et vous n'en avez pas fini d'en entendre parler...




Etrange tableau où on voit Héranée, comme enfermée dans son élément, appelant quelqu'un. Des supositions ont été faites, et la conclusion est que Héranée, désespérée, s'était enfermée dans les montagnes. Et ce serait à ce moment-là qu'Oméga aurait fait dont de la magie aux Hérénides...

[Comin~ from "Chambre 2".]

*Akemi avait fini par sortir de sa nouvelle chambre. Il avait décidé d'aller là où il désirait aller avant que Lily ne l'interpelle : la Grande Galerie. Il était sorti avec son aigle, Yuki. Après avoir visité la Galerie, il passerait à la Volière. Mais autant qu'elle profite de la beauté légendaire de ces tableaux. Il descendit un immense escalier, et se retrouva dans un couloir. Il faudrait vraiment qu'il se repère. Comme Yuki semblait vouloir aller à gauche, il prit à gauche. Et il tomba sur la Grande Galerie. Il se tourna vers son oiseau, et lui souffla :*

"Tu ne t'es pas trompée. Bravo."

*Tantôt elle voletait autour de lui, tantôt elle se posait sur son épaule. C'était jusqu'alors la seule dont les facéties étaient acceptées par Akemi. Et puis, elle était assez intelligente pour comprendre les regards noirs, et les regards de gratitudes, même sans sourires.

Les tableaux étaient encadrés tout le long du couloir. Il y avait un nombre important de gardes, veillant à ce que les lieux ne soient pas détériorés par un quelconque voyou. Dès qu'il arriva en vue de ces derniers, une multitude de regards se posèrent sur lui. Akemi haussa les sourcils et s'arrêta, dévisageant ceux qui l'observaient. Puis, après quelques secondes, haussa les épaules imperceptiblement et reprit sa marche solitaire. Il n'avait pas envie de briser les tableaux, non plus. Donc aucune raison d'avoir peur …

La peinture préférée de l'étudiant était le portrait d'Héranée. Sans savoir pourquoi. Peut-être s'identifiait-il à elle … Ou peut-être pas, qui sait ? Même pas lui. Alors qui croyez-vous être pour le savoir ? Mais … il semblait à Akemi qu'elle souffrait. Et cela, cela le touchait. Plus qu'il ne le croyait.

Il resta ainsi, à regarder les quatre tableaux –il ne faisait pas qu'admirer celui d'Héranée, les trois autres étant tout aussi magnifiques. Oméga était très belle, dans son élément. Elle semblait confiante en l'avenir. Et très douce. Rhéa était comme à l'éveil d'un rêve agréable. En harmonie avec la Nature … Elle aussi, confiante. Néréis, quant à elle, était un cas plus tangent. Bien réveillée, elle arborait un visage triste. Et pourquoi se protéger de l'eau ? Avec un parapluie, dérisoire par rapport à son statut de déesse ? Et avec les poissons volants, c'était très étrange … Mais le préféré d'Akemi restait toujours celui d'Héranée. Elle semblait … chercher … la liberté ? Elle tendait la main vers la lumière, comme si elle était prisonnière.

Quelqu'un, en ces temps si anciens … Quelqu'un a-t-il songé à la prendre ?*

* Miyako venait de sortir de la volière et se retrouvait devant un gigantesque escalier doré. Elle le traversa lentement pour observer la salle. Chacun de ses pas résonnait comme si une goutte d'eau tombait dans une grotte vide. *

Quel joli son, j'espère pouvoir l'entendre tous les jours et ne pas m'en lasser.

* Elle arriva jusqu'au centre et remonta, toujours aussi lentement. Puis, elle se retrouva au seuil de la porte de la grande galerie. Elle commença par regarder les ornements de celle-ci. Ils étaient bien faits quoiqu'un poil nombreux. Ensuite, elle regarda les côtés de la salle. Une bonne dizaine de gardes s'y trouvaient mais Miyako les ignora et regarda plutôt les tableaux. *

Je devrais m'approcher, je crois.

*Avant d'avancer, elle vit, au milieu de la salle, un jeune garçon aux cheveux gris et aux yeux violets accompagné d'un aigle qui admirait un tableau, celui d'Héranée. Il avait l'air très absorbé alors, pour ne pas le déranger, elle se tut pour ne pas importuner son camarade et s'avança silencieusement pour mieux observer les tableaux auxquelles elle n'avait jeté qu'un coup d'œil il y a quelques secondes. Elle fut immédiatement attirée par celui de Néréis. Peut-être était-ce à cause de son sang ou bien parce qu'elle était la seule à ne regarder ni en haut, ni en bas. En tout cas, elle se mit à faire la même activité qu'Akemi, jeune homme dont elle ne connaissait pas encore le nom. *

[Akemi sans le é, s'il-te-plaît, merci, de rien =.=']

*Akemi, plongé dans le tableau, ne vit pas Miyako arriver. Ne l'entendit guère plus. La peinture était magnifique –comme si cela pouvait constituer une excuse suffisante. Il était assez sensible à l'art ; pas au point d'en pleurer comme pour certains, mais assez pour l'apprécier à sa juste valeur. Et : le tableau était magnifique.

À quoi pouvait-il penser en contempler cette œuvre d'art ? Sans doute à une multitude de choses. Une multitude de sombres choses, comme d'habitude. Mais il aurait tant voulu garder l'image de la déesse gravée dans son esprit … C'était impossible de se souvenir parfaitement d'une chose. Même une musique, on peut se souvenir des paroles, de son effet ; mais jamais on ne peut revivre la musique comme lorsqu'on l'écoute. Pareil pour les images. Les souvenirs sont des choses si éphémères … Parfois, au contraire, ils sont trop présents. Comme chez l'étudiant en question … Il savait qu'il devrait arrêter d'y repenser. Mais comment ? Toute sa nature était basée sur l'évènement. C'était lui. Il ne pouvait pas … se résoudre à changer.

Un discret piaillement de la part de Yuki lui rappela qu'il avait promis de l'emmener à la Volière après avoir admiré la Galerie. Il aurait bien voulu la garder avec lui, mais n'étant pas sûr que cela soit autorisé, il jouait la prudence. Décrochant à regret son regard de la toile d'artiste en voulant regarder son aigle, il vit qu'une autre personne était sur les lieux, à priori depuis quelques temps déjà. C'était une fille, et elle devait avoir environ les mêmes occupations qu'Akemi, car elle était en train d'admirer le tableau de Néréis, divinité des Océans.

La fille avait de longs cheveux rouge vif ; de là où il était, Akemi ne voyait pas ses yeux. Elle avait l'air sereine. Elle semblait un peu plus jeune que lui, et donc un peu plus petite –mais pas de beaucoup. Elle portait des habits noirs et vert olive. À partir des faits qu'elle était arrivée après lui –il n'y avait personne, à part les gardes, quand il était arrivé- et que personne ne lui avait adressé la parole –même absorbé dans la toile, il aurait quand même entendu si on lui avait parlé- il déduisit qu'elle devait être soit timide, soit taciturne. Il ne savait pas non plus si elle apprécierait qu'il lui parle, et il n'avait pas particulièrement envie de discuter –pas très sociable, il n'avait pas beaucoup d'amis voire pas du tout. Pourquoi ne pas s'esquiver discrètement ? La fille avait l'air bien, pourquoi la déranger ?

Son aigle décida à sa place. Elle s'envola depuis l'épaule de son maître, et vint se percher sur l'épaule de Miyako. Évidemment. C'était d'une telle évidence que cela allait se passer comme cela qu'Akemi se demanda pourquoi il n'y avait pas pensé plus tôt : Yuki adorait le rouge. En son for intérieur, il soupira de désillusion. D'esquive discrète il n'était plus question.*

"Yuki.", appela-t-il d'un ton un peu froid, pour bien faire comprendre à l'intéressée qu'elle venait de commettre une erreur.

*Celle-ci quitta à regret son nouveau perchoir, pour revenir sur un ancien : son propriétaire. Akemi lui caressa de l'index la tête, histoire de dire qu'il n'était pas complètement fâché non plus. Yuki accepta les excuses, sentit Akemi.

Maintenant, se posait une question cruciale : s'excuser … ou ne pas s'excuser ? Les deux offraient des avantages et des inconvénients. S'excuser permettait de, déjà, soulager la conscience d'Akemi –eh oui- ainsi que de ne pas paraître impoli. Mais en revanche, elle obligeait de déranger la fille. Ne pas s'excuser, maintenant : cela permettait de s'esquiver rapidement, sans bruit. Mais là, il regretterait presque éternellement. Au final, il valait mieux s'excuser … Ce qu'il fit donc, laconiquement, mais avec un ton en accord avec ses paroles :*

"Désolé."

*Il ne dit rien d'autre, cela aurait été inutilité, perte de temps, gaspillage de salive et de précieux mots. Et après ? On s'esquive quand même ou pas ? On attend une réponse, ou pas ? Impossible, ce nombre de questions dans l'esprit d'Akemi ; presque insoutenable. Mais c'était vrai : il fallait y réfléchir.

Ne sachant pas quoi faire, il ne fit rien. Et, en quelques sortes, il choisit une option : attendre une réponse. Comme quoi, ne rien faire, c'est déjà faire quelque chose. La neutralité est un camp à part … Souvent engendré par l'ignorance des véritables facteurs du choix. Akemi n'était pas en train de les ignorer, mais c'était dur de trouver des réponses à tout. Parfois, il n'y en a pas … Par exemple, la Vie n'a pas de réponse. Ou alors, c'est que l'on ne connaît pas tous les facteurs de son choix.

La Mort non plus n'a pas de réponse. Mais personne ne la cherche ; personne n'en a besoin. C'est inéluctable.*

* Miyako observait attentivement chaque mm² du tableau quand, soudain, elle entendit un oiseau piailler. Le piaillement était, dans l'échelle des décibels, dans les plus bas niveaux mais, quand on est à côté, on entend. À moins d'avoir un problème d'audition, dans ce cas, il faudrait consulter immédiatement un oto-rhino-laryngologiste ou tout simplement un médecin spécialiste pour le nez, les oreilles et la bouche. Elle pensa que ce n'était que l'aigle du jeune homme qui se tenait derrière elle et n'y prêta pas attention pour continuer son observation.

La déesse était... maquillée, ou peut-être était-ce de naissance. En tout cas, ses joues étaient roses comme les roses roses et ses lèvres rouges comme le sang comme une certaine Blanche-Neige. Ses cheveux avaient diverses teintes, allant du roux à l'orange et même au brun. Sa robe, elle, était longue et, sa texture avait l'air soyeuse, douce et sèche. Étonnant, la robe était pourtant partiellement dans l'eau mais non, c'était sec. Aux yeux de Miyako, bien sûr, n'importe qui d'autres pourrait penser différemment, évidemment. Son parapluie ressemblait à un... poisson rouge. Avec ses petits pois oranges, ses bouts de tissus sur l'extrémité, sa transparence, Miyako ne pouvait que penser ça. Ensuite, elle regarda les derniers plans, ceux avec le ciel et les nuages. Elle se demanda si c'était un lever ou un coucher du soleil et n'avait pas de doute sur le fait que les nuages abondaient. Elle trancha et décida que c'était un coucher de soleil, au hasard. Les serviteurs de la déesses ressemblaient à des météorites. On aurait dit qu'ils fonçaient vers l'eau orange en partant de l'eau bleue du ciel ou voulaient entourer Néréis de leur aura orange qui a l'air si chaleureuse. Seul un poisson était dans l'eau, il sautait. Comme un dauphin. Vers le soleil couchant. Miyako le trouva mignon, le voir sauter vers ce dernier ne lui déplaisait pas.

Tout à coup, arrivant presque à la fin de son observation, un oiseau se percha sur son épaule. Elle n'eut pas le temps de se demander pourquoi quand le jeune élève rappela son aigle à l'ordre. Elle retourna immédiatement sur l'épaule de son maître qui s'excusa auprès de Miyako pour l'avoir dérangée.*

- Pas de problème.

* Elle hésita entre le tutoyer et le vouvoyer pour lui parler. Elle finit par opter pour le vouvoiement. *

- Hem... Comment vous appelez-vous ? Vous avez l'air d'avoir besoin d'aide, je peux vous la fournir si vous le souhaitez.

*La demoiselle dit que ce n'était pas grave, aucun problème. Un poids de soulagé pour Akemi. Elle poursuivit en lui demandant son nom, et que s'il avait un problème, elle pourrait l'aider. Akemi se demanda brièvement si le fait qu'il avait un problème se lisait sur son visage, et l'envie de prendre un miroir pour voir si c'était inscrit sur son front l'étreignit –tout aussi brièvement, heureusement. La demoiselle l'avait vouvoyé ; donc il la vouvoierait. Facile. D'abord, répondre à la première question.*

"Je me nomme Akemi Restfall."

*Il avait donc l'air d'avoir besoin d'une quelconque assistance ? Et pourquoi donc ? Excluant la possibilité précitée, l'étudiant se posa la question. Regarder un tableau pendant dix minutes était une preuve d'un problème mental ? On considère que non et on continue …*

"Excusez-moi, mais je ne vois pas de quoi vous parlez."

*Mensonge. Akemi savait parfaitement qu'il avait un problème. Mais pourquoi l'aurait-elle vu ? Et le problème n'était sûrement pas de son ressort, à moins que la demoiselle ne soit en vérité une psychologue déguisée, aux services secrets de l'Etat et … Bref, les probabilités auraient déserté si elle l'était vraiment. Sans doute pour ne plus jamais revenir … Akemi n'était pas de taille pour faire gardien de troupeaux et les ramener tous à l'Académie. Enfin, revenons à nos moutons … Enfin, moutons … Non, plutôt à la conversation.*

"Et vous, comment vous nommez-vous, mademoiselle ?"

*Elle était sûrement une étudiante, comme lui. Cela pouvait être intéressant de connaître un minimum les autres élèves. Le prénom était assez important. Akemi détailla à nouveau la jeune fille qui lui faisait face. Ses yeux étaient pourpres aussi. Désormais qu'il voyait son visage, il pouvait admirer les traits. Ceux-ci semblaient assez durs, mais fins. Sa peau était pâle. Le seul bijou visible était un collier accroché autour de son cou par de multiples fils ; il ne risquait pas de se détacher et de tomber. La demoiselle devait bien l'aimer pour prendre ces précautions. Enfin, au final … Akemi ne savait pas. Et –du moins pour l'instant- il s'en fichait, pour être tout à fait honnête.

Alors, comment s'appelait la seule qui, jusqu'à ces jours, avait compris que quelque chose n'allait pas chez Akemi ?*

*Le jeune homme répondit d'abord à la question. Celle qui lui demandait son nom. Il se nommait, à ses dires, Akemi Restfall. Oui, parce qu'on n'est jamais sûr, d'où l'invention de la célèbre carte d'identité qui ne peut être demandée que par la police. Ce qui, d'ailleurs, n'était pas très pratique dans les hôtels. Les gens écrivaient leur nom dans un livre qui, au cas où un homicide se produisait, permettait de savoir qui était à l'hôtel au moment du meurtre. Hélas, ce livre était souvent falsifié quand ce genre de choses arrivait et personne ne pouvait se plaindre. C'était la loi. Celle qui peut dire n'importe quoi dont le mot "race". Le racisme est une chose qui ne devrait pas exister et pourtant "race" en faisait partie. Étaient-ils influencés par ces scientifiques qui affirmaient avoir trouvé un gène noir, un blanc et un jaune à l'époque où fut écrite celle loi ? Si c'est le cas, alors ce sont des imbéciles qui ont écrit cette loi. Comment pouvait-on laisser des imbéciles au pouvoir ? Mystères... Bref, ce temps est révolu, revenons à présent aux deux jeunes gens commençant à discuter.*

Fall ? Automne traduit de l'anglais. C'est une saison si mélancolique...

*Akemi répondit ensuite à la proposition d'aide. Il demanda l'excuse de Miyako tout en expliquant qu'il ne comprenait pas de quoi Miyako parlait. Tout le monde a besoin d'aide, n'importe quelle sorte d'aide, à un moment ou un autre. Surtout à l'adolescence ou plutôt, les moments où il y a une crise. L'humain en vit plusieurs dans sa vie. Dans cette académie, il n'y aura que des adolescents, sauf pour les professeurs, évidemment. Il y en a qui n'avouent pas qu'ils ont besoin d'aide, par peur, par orgueil ou d'autres multiples raisons et s'enferment sur eux-mêmes et d'autres, en parlent. Aux psychologues, à leur famille, à leurs amis, à des inconnus ou même à des gens qui, comme eux, ont un problème. Il y aura toujours des oreilles prêtent à les écouter mais qui ne sont pas toujours trouvés. Akemi et Miyako avaient tous deux un problème, n'en avaient jamais parlé et se retrouvent dans la même académie. Que se passerait-il entre eux deux ? Le futur le décidera. Pour le moment, Akemi renvoya simplement la question.*

- Je m'appelle Miyako Tachiki. Je viens d'arriver dans cette académie, et vous ?

*Alors elle s'appelait Miyako Tachiki. Amusant, elle avait un nom et un prénom à consonances japonaises mais se présentait à la mode française. Enfin, elle ne le savait peut-être pas. Ses parents l'avaient peut-être baptisée comme cela, juste parce qu'ils aimaient le genre, sans lui transmettre tout le pan de culture qui allait avec. Il existait milles possibilités … Et puis, au fond, c'était une vraie futilité.

Bref, Miyako-chan -enfin, Miyako- dit qu'elle venait à peine d'arriver. Akemi aussi. Par contre, Akemi se baladait encore avec Yuki sur son épaule, alors que la jeune demoiselle devait déjà être passée par la Volière. Autant dire qu'Akemi était complètement déconnecté et à la traîne, huh ? Et mauvais maître oiseleur, de plus, pour avoir laissé son aigle se comporter de la sorte. Mais c'était encore une futilité …!

Elle demanda ensuite la même chose à Akemi ; ce n'était plus une conversation, c'était une partie de ping-pong. Mais que faire d'autre après tout ? Et si personne ne le remarquait, c'était parfait. Cela renseignait les deux participants sur l'identité de l'autre, en pure simplicité –mais pas toujours en pure sincérité, quoique en ce moment-là, quel intérêt aurait eu l'un ou l'autre à mentir ? De toute façon, ils étudiaient dans le même établissement, chacun finirait donc par connaître la vérité. Si quelqu'un mentait, ce ne serait que pour le plaisir éphémère que procure la sensation d'avoir trompé l'autre. Plaisir vraiment éphémère donc. Si encore il durait longtemps, pourquoi pas ? Tant que le mensonge n'empêchait pas des relations saines … Et si ce n'est que pour protéger l'autre …

Non, non et non. Le mensonge était à bannir. Akemi ne désirait pas devenir mauvais ! Il souhaitait au contraire être pardonné, et ce n'était pas en mentant qu'il le serait. Alors : mensonge prohibé. À part à soi-même … Cela, par contre, il ne le pensa pas, pas en ces termes du moins. Même s'il savait qu'il le faisait, il se mentait par omission en ne se l'admettant pas. Et ce n'était qu'un exemple. L'Akemi est un élément complexe, et ses nœuds psychologiques difficiles à défaire. Mais pas tant que cela, en fin de compte … Il suffirait d'un geste, d'une chose. Jamais …

Enfin. Il se devait de répondre tout de même à la question de Miyako, sinon ce serait gravement impoli. Donc il le fit. Très complexe, l'Akemi ? Mais ! Sur certains points seulement …*

"Moi aussi, je viens tout juste de déposer mes bagages dans ma chambre."

*Voilà, c'était dit. Akemi avait d'abord pensé dire simplement "Moi aussi.", puis il s'était dit que ce serait préférable pour la discussion de rajouter quelques mots anodins. Anodins … Chaque parole avait pourtant une importance. Sinon, on se tairait tous. Et le monde serait un monde silencieux … Triste. Et qu'était donc Akemi ? Presque tout un monde à lui tout seul, et triste en promotion –enfin, pas deux pour le prix d'un non plus, déjà un était suffisamment difficile à gérer …

Le Silence se dit alors qu'il était temps de s'installer. Mais Akemi, avec toute la bonne volonté dont il était capable de faire preuve, le prit de vitesse et demanda d'un ton badin :*

"Vous devez déjà être passée par la Volière ; pourriez-vous me montrer le chemin, s'il vous plaît ?"

*Ce n'était pas seulement pour contrer le silence qu'il l'avait demandé, mais aussi –eh oui !- parce qu'il ne savait vraiment pas où la fameuse Volière se trouvait. Et sans doute que Miyako y avait déjà été … Il était, bien sûr, également possible qu'il se trompe, qu'elle n'y soit jamais été, et qu'elle se demande vraiment pourquoi cet imbécile coincé pensait qu'elle y avait déjà été. Ou bien qu'elle refuse. Ou n'importe quoi, tout était toujours possible –mais là, c'était le retour au domaine des probabilités. Et Akemi pensait sincèrement que Miyako avait déjà été à la Volière, et il supposait, avec un peu moins de sûreté, qu'elle accepterait bien sa requête –peut-être de mauvaise grâce, mais accepterait quand même.

En attendant la réponse, Akemi se dit qu'il pourrait vérifier s'il avait toujours dix doigts. Tout peut toujours arriver, on ne sait jamais. Cela devrait pouvoir l'occuper le temps que demoiselle Tachiki se décide.

Autant dire qu'Akemi espérait sincèrement qu'elle ne prendrait pas trop de temps –de plus, sinon, le Silence allait revenir malgré ses efforts.*

Un, deux, trois …?

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Petit post Gomen

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*Le jeune garçon était lui aussi un nouvel étudiant et avait déjà rencontré Fina Izel en se présentant au bureau de l'organisation. Il l'avait certainement fait après Miyako puisque la directrice semblait terminer de s'installer à son arrivée. Elle ne se demanda pas quelle chambre lui a été attribuée puisqu'elle n'aurait jamais à y aller. Sauf si elle ne suivait pas le règlement ce qui n'arrivera jamais sauf en cas d'extrême urgence. Akemi semblait tenir à son aigle pour l'emporter avec lui et se promener dans les couloirs à moins qu'il ne sût où se trouvait la volière et décida de la garder pour ne pas la laisser seule dans sa chambre puis de demander son chemin aux gens qu'il croiserait. La deuxième proposition fut retenue lorsque l'élève parla de nouveau avant que le silence ne s'installe. Il supposait que Miyako était déjà passée à la volière et lui demanda son chemin, poliment. Ce qu'il faisait depuis le début.*

Finalement, il avait besoin d'aide... même si je ne parlais pas de la même chose.

- Oui, si vous voulez bien me suivre.

*Miyako se dirigea de nouveau vers la volière sans la directrice mais avec un camarade. L'escalier produisait toujours ce doux bruit de pas mais cette fois-ci, les pas était plus nombreux. Elle se retourna pour voir si Akemi la suivait même si elle était sûre que ce serait le cas. Bonne réponse. Elle parla pendant tout le chemin pour éviter qu'Akemi ne soit mal à l'aise à cause du silence. *

- J'y suis allée avant de venir ici, j'y ai déposé mon phénix. Il s'appelle Phoivi. La directrice qui m'accompagnait n'a pas refermé à clef parce qu'elle est partie avant. Elle a confiance en ses élèves, je suppose. Ah...Nous y sommes.

*Miyako entra en première et alla caresser Phoivi.*

[Suite à La Volière A toi Akemi ]